Flashback de Dan Simmons
Mon avis mitigé sur Flashback de Dan Simmons
J’ai lu il y a quelques mois le livre Flashback de Dan Simmons. Il s’agit de l’auteur de la série Les cantos d’Hypérion, une référence dans le monde du space opéra. Il a d’ailleurs reçu les prix Hugo et Locus pour ces livres. Je me suis donc jeté sur ce livre avec envie et j’en ressors avec un gout amer dans la bouche. J’ai terminé le livre uniquement parceque je n’ai tout simplement jamais arrêté une lecture en court de route. Que dire de l’histoire. A la base il s’agit d’un roman dystopique avec un mélange de cyberpunk. Du tout bon à priori. Voici le pitch :
Les États-Unis dans deux ou trois décennies. Vers 2035. L’Amérique a beaucoup changé. Le Monde aussi. Nick Bottom, un ancien policier de Denver, à peu près ruiné, et qui vit d’allocations sociales, comme la plupart des Américains, est engagé par le multimilliardaire japonais Hiroshi Nakamura pour reprendre l’enquête sur l’assassinat de son fils Keigo et de la compagne de celui-ci, survenu six ans plus tôt. Nick a enquêté à l’époque sur cette affaire mais depuis la mort de sa femme, Dara, dans un accident de voiture, il a quitté la police parce qu’il est devenu accro au flashback, une drogue illégale, réputée avoir été inventée dans un laboratoire israélien. Le flashback permet de revivre des souvenirs parfaits (en ce qui concerne Nick ceux de sa vie avec Dara, qui était policière comme lui). Toute l’Amérique s’adonne au flashback : c’est pour les plus jeunes le moyen de revivre leurs pires turpitudes et pour les plus vieux celui de retourner dans le monde idéal d’autrefois. Car l’Amérique, en faillite financière, politique et morale, s’est désintégrée. Le Nouveau Mexique a été envahi par les hispaniques de la reconquista et la Californie risque de l’être. Plusieurs États ont proclamé leur indépendance. Par ailleurs, la Chine a éclaté en Royaumes Combattants et des troupes américaines mercenaires y mènent comme en Inde des guerres de pacification sans espoir pour le compte du Japon néo-féodal. Israël a été détruit par onze bombes thermonucléaires et les quelques dizaines de milliers de survivants, accueillis par les États-Unis, ont été parqués dans des camps. Et surtout le Califat Global étend son emprise totalitaire sur l’ensemble de la planète… Dans ce contexte Nakamura tire son pouvoir non seulement de son immense fortune mais aussi de son rôle de conseiller plénipotentiaire (parmi d’autres) pour la reconstruction de l’Amérique, qui lui confère une autorité presque illimitée. Mais pourquoi tient-il tant à ce que Nick refasse une enquête qui n’a rien donné six ans plus tôt ?
Et là, c’est le drame. L’auteur se sert de ces théories de base pour exposer ses convictions néo-conservatrices et réac. Ce monsieur est un fan du tea party et ça se ressent à en vomir dans ce livre. Ce n’est pas un livre de SF, c’est un ramassis d’idées nauséabondes. Ses idées sont tellement simplistes que tu te demandes d’ailleurs comment il a pu écrire un roman aussi génial qu’Hypérion. Je n’arrive pas à comprendre comment son éditeur a pu lui laisser sortir un roman (ouais enfin roman, faudrait plutôt que je trouve un synonyme qui tourne autour de déchet) qui est aussi caricatural, sans saveur et mal écrit.
Ne lisez pas ce roman, je regrette d’ailleurs d’avoir payé le prix fort pour ce déchet de la littérature contemporaine. Et pour ma part j’ai blacklisté cet auteur et je ne lirai plus jamais rien de lui. Ca ne changera certainement pas le monde mais j’espère que d’autres feront la même chose !