Dans la toile du temps

Dans la toile du temps - Un nouvel auteur russe de SF.

Dans la toile du temps

Bonjour,

Ce livre était dans ma liste de lecture et un ami c’est précipité dessus pour l’acheter à sa sortie et il me l’a bien évidemment passé après lecture ! Tant mieux, ça me fait un livre de moins à acheter ! L’auteur est Adrian Tchaikovsky, un auteur britannique, je ne vais pas vous mentir, inconnu pour ma part. En cherchant un peu sur internet, on se rend compte qu’il a écrit une dizaine de romans principalement de fantasy mais qui ne sont pas traduits en français. Il a gagné le prix Prix Arthur C. Clarke 2016 c’est certainement la raison principale pour l’éditeur Denoel pour cette traduction (réussie d’ailleurs, il faut le mentionner).

Le pitch de l’éditeur: la Terre est au plus mal… Ses derniers habitants n’ont plus qu’un seul espoir : coloniser le « Monde de Kern », une planète lointaine, spécialement terraformée pour l’espèce humaine. Mais sur ce « monde vert » paradisiaque, tout ne s’est pas déroulé comme les scientifiques s’y attendaient. Une autre espèce que celle qui était prévue, aidée par un nanovirus, s’est parfaitement adaptée à ce nouvel environnement et elle n’a pas du tout l’intention de laisser sa place. Le choc de deux civilisations aussi différentes que possible semble inévitable. Qui seront donc les héritiers de l’ancienne Terre ? Qui sortira vainqueur du piège tendu par la toile du temps

Ce livre c’est retrouvé dans ma liste de lecture car bien vendu par l’éditeur et de très bonnes critiques sur le net. On se rend compte tout de suite en lisant les premières pages que ce roman est fortement inspiré du cycle de l’élévation de David Brin. Mais le résultat est très éloigné de l’oeuvre du maître ! L’histoire se déroule sur plusieurs millénaires et on va suivre l’élévation d’araignées (!) touchées par le nanovirus qui va les aider à se développer. Arachnophobes, je vous conseille de passer votre chemin, vous allez avoir droit à tous les petits détails que vous n’aimerez pas connaitre sur ces petites bêtes. La biotechnologie et la communication développée sont certainement les gros points forts de ce roman. C’est présenté simplement, ça parait parfaitement plausible, c’est original et ça passe donc très bien. La civilisation de ces araignées Portia va suivre un développement assez similaire à ce qu’à connu l’humanité. L’auteur aurait pu faire preuve de plus d’imagination de ce point de vue. Si comme moi vous avez lu dans votre jeunesse les fourmis de Bernard Werber (il y a quasiment déjà 30 ans, mon dieu ça date), la façon dont l’histoire vous est compté va vous paraître assez similaire. Mais cette version 2.0 me laisse un gout de pas assez.

En effet, en plus des Portias, nous allons suivre aussi l’histoire d’humains qui sont dans une arche spatiale à la recherche d’une nouvelle terre à coloniser. Et la je ne vais pas y aller par 15 chemins mais les personnages sont tous plus cons les uns que les autres. Oui, oui, j’emploie bien le bon mot. A ce niveau la, il n’y en a pas un pour rattraper l’autre, ce n’est plus de la stupidité, c’est de la connerie. En plus il s’agit d’un groupe d’experts, de gens soient disant brillants mais qui pourtant me paraissent aussi autonome qu’un enfant de 18 mois. Sans parler de la fameuse Kern, créatrice du nanovirus, l’esprit humain le plus brillant de l’histoire et qui plonge dans la dépression dès les premières pages. Mouais. Je passe aussi sur l’ingénieur en chef (Lain) qui a un langage de charretier pendant tout le roman. Tout ça nous donne un niveau de dialogues d’une médiocrité et d’une pauvreté sans nom.

J’aime à le répéter mais je pense qu’un roman tiens sur l’attachement qu’on porte aux différents protagonistes. Ici, vous pouvez oublier les humains à moins d’être vraiment masochiste et pour les araignées, comme l’histoire se déroule dans le temps, on ne peut pas s’y attacher (sans compter que c’est une araignée dediou !).

La fin, c’est le monde des bisounours. Je me suis dit « non sérieusement, tout ça, pour ça ? ». C’est une déception dans le sens ou l’auteur ne fait preuve d’aucune originalité et surtout c’est très abrupt. Ca donne l’impression du « tiens, j’ai atteint le nombre de pages voulu par mon éditeur, je peux m’arrêter ». Franchement décevant.

En résumé, je trouve que c’est un bon roman, original mais pas un très grand roman comme j’ai pu le lire dans divers critiques. Il y a bien trop de faiblesses pour en faire une référence du genre. Comme mentionné, je trouve dans les romans de la même veine ceux de Werber et Brin bien mieux ficelés et plus prenants. J’ai du mal au final à comprendre la hype autour de ce roman. En tout cas, je vous recommande de le lire en gardant la lumière allumée et en vous assurant de ne pas voir de petites bêtes courir sur le mur avant de l’éteindre !

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